Riom

Riom n’était-elle pas destinée au théâtre ?

À l’orée du XVIIIe siècle, le jeune Pierre Carlet dit Marivaux grandit de ses 10 à 23 ans à Riom. Son père Nicolas, passé par l’administration de la marine, achète une charge de contrôleur-contre-garde à la Monnaie de Riom en 1698 et entraîne la famille à venir s’installer aux abords de la Limagne. Élève au collège des Oratoriens de la ville, il rejoint bientôt Limoges où sa première pièce, Le Père prudent et équitable, est même jouée en 1708.  Dès le début des années 1720, il devient l’un des auteurs fétiches des Comédiens Italiens à Paris et offre à la troupe de Riccoboni quelques uns de ses plus beaux succès. Ses pièces s’inscrivent durablement dans le répertoire des comédiens des Lumières et bientôt à son tour, les professionnels habitués aux salles du Massif central et applaudis à Riom reprennent certains de ses meilleurs titres.

Par ici la Comédie !

C’est en décembre 1773 que Riom inaugure sa première salle de spectacles, quatorze ans après sa voisine clermontoise. Les travaux débutent cinq auparavant, en 1768, à l’emplacement de l’ancien jeu de paume et se poursuivent jusqu’en 1780. Petite salle de 200 places sur la bordure de la ville, elle est située dans une rue successivement nommée de la Vacherie, de la Comédie et de l’École des Mœurs (en 1794). Elle ne jouit pas de dégagement remarquable en façade et se fond dans le paysage urbain riomois. Montent tout à la fois sur ses planches les amateurs de la Comédie bourgeoise locale, devenue « Société des Amis du Théâtre en Révolution », et réunie autour de « Miette » Tailhand, nièce du député montagnard et représentant en mission Gilbert Romme, et les professionnels installés à Clermont-Ferrand, sous le Consulat et l’Empire.

D’un siècle à l’autre : de théâtre à cinéma.

La Comédie riomoise fait l’objet d’un entretien et d’aménagements réguliers. Sa capacité est ainsi portée à 400 places sous la Monarchie de Juillet. La salle est active tout au long du XIXe siècle et sera transformée en cinéma dans les années 1920 avant de disparaître dans un incendie en 1934. La façade n’en souffre d’ailleurs pas trop. La salle est reconstruite à partir de 1935 sur les plans de l’architecte R. Touze pour servir tout à la fois de théâtre et de salle de cinéma. Le Rexy est ainsi toujours « théâtral » après maints remaniements.